Pourquoi le schoum a été retiré du marché

Nutrition

Le schoum a été retiré du marché en raison d’un cumul de facteurs liés à sa composition, à l’évolution des normes sanitaires et à l’absence d’autorisation de mise sur le marché conforme aux exigences actuelles. Ce produit, longtemps considéré comme un remède naturel contre les troubles digestifs et les excès alimentaires, n’était plus en phase avec les standards imposés aux compléments ou médicaments disponibles en pharmacie. Nous allons vous expliquer de manière claire et complète ce qui a motivé cette décision, et ce que cela signifie pour ceux qui utilisaient régulièrement le schoum.

De quoi était composé le schoum et à quoi servait-il

Le schoum était un sirop ou une solution buvable à base de plantes, utilisé pour soulager les troubles digestifs, notamment les ballonnements, les difficultés de digestion et la sensation de lourdeur après les repas. Il était souvent conseillé après des excès alimentaires ou pour faciliter le transit intestinal. Ce produit avait la particularité de combiner plusieurs extraits végétaux réputés pour leurs effets cholagogues et cholérétiques, c’est-à-dire stimulant la production et l’évacuation de la bile.

Parmi les principaux composants, on retrouvait de l’extrait de radis noir, de la gentiane, de l’artichaut et parfois de la fumeterre. Ces plantes ont effectivement des propriétés bénéfiques pour le foie et la digestion, et sont toujours utilisées en phytothérapie aujourd’hui. Ce cocktail végétal, disponible sans ordonnance, a séduit des générations d’utilisateurs qui le considéraient comme un allié fiable en cas de repas trop copieux ou de foie paresseux.

L’absence d’autorisation de mise sur le marché officielle

L’un des motifs principaux du retrait du schoum tient à l’évolution des exigences réglementaires imposées par les autorités sanitaires françaises et européennes. Depuis plusieurs années, tout produit ayant une vocation thérapeutique, même à base de plantes, doit être soumis à une procédure stricte de demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) ou être enregistré comme complément alimentaire conforme.

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Le schoum, longtemps commercialisé comme « spécialité pharmaceutique traditionnelle », ne disposait pas d’une AMM en bonne et due forme. Il bénéficiait d’un statut transitoire toléré dans les années 70 à 90. Mais à partir des années 2000, les autorités ont exigé que tous les produits actifs vendus en pharmacie respectent les mêmes standards de qualité, d’efficacité et d’innocuité que les médicaments classiques. Or, le dossier scientifique du schoum n’a pas été complété selon ces nouvelles exigences, ce qui a mené à son retrait progressif.

Le risque de mésusage ou d’automédication non encadrée

L’autre facteur déterminant dans le retrait du schoum réside dans les pratiques d’automédication observées autour de ce produit. Son statut ambigu, entre remède naturel et médicament en vente libre, a conduit certains utilisateurs à en faire un usage fréquent sans suivi médical, voire à l’associer à d’autres traitements, ce qui augmentait les risques d’interactions.

Certains prenaient le schoum quotidiennement pour « détoxifier » leur foie, pensant qu’il s’agissait d’un geste de prévention inoffensif. D’autres l’utilisaient en cure prolongée. Or, même s’il s’agit de plantes, ces substances ont des effets pharmacologiques réels et peuvent entraîner des effets secondaires. Par exemple, l’artichaut peut interférer avec certains traitements anticoagulants, et la gentiane peut avoir un effet hypertensif léger.

Le manque de clarté sur le bon usage du produit, combiné à une absence de notice médicale complète conforme aux standards actuels, a renforcé la décision des autorités de retirer le schoum de la vente.

L’évolution du cadre réglementaire sur les produits à base de plantes

Depuis les années 2000, le cadre réglementaire européen a nettement évolué sur les produits phytothérapeutiques. Tout produit revendiquant un effet thérapeutique doit prouver son efficacité par des essais cliniques ou une documentation solide, et garantir une traçabilité complète de ses composants. C’est ce qu’impose la directive 2004/24/CE sur les médicaments traditionnels à base de plantes.

Dans ce contexte, de nombreux produits anciens, y compris d’origine naturelle, ont été retirés ou reformulés pour s’adapter. Le schoum faisait partie des références qui n’ont pas franchi le cap du réenregistrement. Pour rester sur le marché, les laboratoires doivent désormais fournir des données précises sur la composition, les interactions possibles, la stabilité du produit dans le temps et le mode d’administration sécurisé.

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L’application de ces règles n’est pas une volonté de restreindre l’usage des plantes, mais de garantir que leur usage thérapeutique soit basé sur des preuves solides et encadré comme n’importe quel traitement médical.

L’offre actuelle pour remplacer le schoum

Même si le schoum n’est plus disponible, il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives fiables, à base de plantes ou de compléments nutritionnels, qui respectent le cadre réglementaire et dont les effets sont similaires. On retrouve en pharmacie et en parapharmacie des produits à base d’extraits standardisés de radis noir, artichaut, chardon-marie, ou romarin, sous forme de gélules, ampoules buvables ou tisanes.

Par exemple, des marques comme Arkopharma, Superdiet ou Weleda proposent des compléments à base d’actifs végétaux pour soutenir le foie, faciliter la digestion et améliorer le confort après les repas. Ces produits bénéficient souvent d’un enregistrement en tant que compléments alimentaires, avec une composition clairement indiquée, une posologie définie et une traçabilité garantie.

Nous conseillons de privilégier les produits ayant obtenu un avis favorable de l’ANSES ou de l’EFSA, ce qui garantit un niveau de sécurité élevé. Un avis auprès d’un pharmacien peut aussi aider à choisir la formule la mieux adaptée à chaque profil, notamment en cas de traitement médical en parallèle.

La perception des utilisateurs et la nostalgie autour du schoum

De nombreux utilisateurs ont regretté la disparition du schoum, surtout ceux qui en faisaient un usage occasionnel depuis des décennies. Ce produit faisait partie des classiques de la pharmacie familiale, aux côtés de l’elixir du suédois ou des tisanes médicinales. La nostalgie vient aussi du fait que le schoum était perçu comme une solution douce, naturelle et bien tolérée.

Des forums en ligne, des groupes de discussion et des articles d’anciens usagers témoignent encore de cette attache. On y trouve souvent des recherches de substitution, des recettes maison, ou des demandes d’équivalents. Certains vont même jusqu’à essayer de retrouver de vieilles bouteilles sur des brocantes, bien que cela soit fortement déconseillé du point de vue sanitaire.

Si cette disparition est compréhensible d’un point de vue réglementaire, elle révèle aussi l’attachement que nous avons parfois à des produits de santé transmis de génération en génération. C’est pour cette raison que de nouvelles gammes de produits phytothérapeutiques continuent d’émerger, avec des formulations plus sûres, mais inspirées des mêmes principes naturels.

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